Roi des pitreries, adepte de la rigolade et de la gaudriole comme le Français l'est de la bagatelle, le Belge en fait des tonnes. Epris de l'esprit de sel et du mauvais goût, pointé par Baudelaire comme "le plaisir aristocratique de déplaire", c'est un bouffon de profession.
Mon dico me dit que l'esprit de sel est un nom ancien de l'acide chlorydrique et rien d'autres. Comment alors traduire ce passage? J'ai démandé des renseignements auprès d'une amie française qui m'explique:
L'Esprit de Sel (Brasserie, restaurant, auberge) est un lieu de rendez-vous incontournable des passants, des habitués, des gastronomes, des artistes et autres célébrités. Le nom de ces établissements en Belgique, portent souvent cette inscription. En France, tu ne trouvera pas cela, sauf peut-être au niveau des villes et villages proches de la frontière belge.
Par contre, au Moyen Âge, L'Esprit de Sel était utilisé par les alchimistes dans leur quête (recherche) de la pierre philosophale.
Ta traduction est bonne. Par contre tu dois comprendre que ta phrase parle du caractère, de la personnalité des Belges. C'est là qu'on les définit comme ayant L'Esprit de Sel c'est à dire, des gens qui s'amusent, qui plaisantent de façon grossière, presque vulgaire, faite pour choquer, se faire remarquer par les autres. C'est un état d'être, une attitude.
A Vienne, en Autriche, tu as des salons de thé spécialisés pour recevoir des personnes qui aiment écouter de la musique, en Belgique, les brasseries 'ESPRIT DE SEL" sont des établissements où se réunissent une certaine catégorie, classe de la société pour se moquer, plaisanter. C'est de la qu'est né aussi l'expression "être le bouffon du roi'.